Western

Western

Si les prix littéraires sont attribués aux plus talentueux, qu’est-ce qu’on attend pour récompenser Maria Pourchet ?

Le style de Maria Pourchet est pyrogène, addictif au point de ne plus pouvoir lâcher son texte. Ses meilleures armes :

- L’omniscience : elle répond à ses personnages (ex : pages 13, 132). Elle les tient en joue. Tireuse d’élite, joyeusement cruelle avec ses têtes d’affiche.

- La surprise : sur un paragraphe, elle explore un concept à coups de métaphores et conclut sur le mot usuel qui le qualifie. Le décalage déroute (ex : pages 32, 94).

- Le miroir : mise en abyme, analyse sémiologique… Elle est toujours en retrait, pour garder intacte sa lucidité.

- Le zeitgeist : elle a l’art de résumer les maux et les dérives de notre société en quelques phrases affûtées (ex : pages 34, 106, 118). À noter l’époustouflant décryptage de l’emprise (pages 201-215).

Pourquoi Western ? Voici la définition que l’auteure en donne :

« J’entends par western un endroit de l’existence où l’on va jouer sa vie sur une décision, avec ou sans désinvolture, parce qu’il n’y a plus d’autre sens à l’existence que l’arbitraire ».

Alexis est un acteur beau et brillant, sûr de son pouvoir de séduction. Chloé, la jeune apprentie comédienne, en sera la victime.

Aurore, elle, a mangé la poussière. Elle ne vit plus que pour voir grandir son fils unique. Sur une maladresse maternelle, elle croise Alexis qui, en cédant publiquement son rôle de Dom Juan à une actrice, fait figure de nouveau shérif du féminisme. À en convaincre Aurore de l’aimer un peu.

Alors ça file doux ? Ce serait mal connaître Maria Pourchet dont les romans sont un peu comme des rodéos : tôt ou tard les héros sont désarçonnés.

Bilan :🌹🌹🌹

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Rose Nuit

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