Un jour viendra

Un jour viendra

Un jour viendra, le roi tombera, le pape s’en ira, le propriétaire cèdera et notre vie, enfin, nous appartiendra. Qu’elle semble vaine la lutte des anarchistes. Eux-mêmes ont peine à croire qu’un jour, elle aboutira : « Qui s’intéresse à un soleil qui ne se lèvera jamais ? »

Ils ont bon dos les anarchistes. Les conservateurs leur ont fait porter tous les maux de ce début du vingtième siècle : les revendications nationalistes, les aspirations sociales, la fin de l’union sacrée et jusqu’à la grippe espagnole. Ils ont été ces bouc-émissaires idéaux et Giulia Caminito, avec ce roman, leur rend un vibrant hommage. Dans les Marches, en Italie, des hommes avaient faim de justice. Ils ont osé rêver d’un avenir meilleur et leur sursaut donne foi en l’humanité (p172).

Parmi ces hommes, il y a Lupo, un gamin sauvage que sa haine des curés et de l’autorité précipite chez les groupuscules anarchistes. Son frère Nicola est fragile, tourné vers les livres mais c’est pourtant lui qu’on a envoyé faire la guerre. La sœur, Nella, doit rentrer dans les ordres pour échapper à la disgrâce. La famille Ceresa dérange le bourg de Serra De Conti car trop d’inavouables secrets la promettent au malheur. Or ces secrets sont détenus par celles et ceux qui œuvrent au repos des âmes. Une contradiction sur laquelle tient l’intrigue de ce roman.

Même si l’histoire a quelques airs de déjà lu (ex : la nature de ces secrets de famille, Bakhita, la description des tranchées), on ne peut nier la qualité du récit et la fascination qu’exercent des personnages crédibles, bien trempés dans la terre et la sueur.

Bilan :🌹🌹

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