Une chose sérieuse

Une chose sérieuse

Qui se prend trop au sérieux... À propos de “une chose sérieuse”. Un récit court avec une grande ambition : alerter sur les dangers de l’homme augmenté. En d’autres temps, la mise en garde aurait porté sur l’illusion du surhomme. Pour nous (r)éveiller, l’auteur nous expose au cas de conscience du héros, le narrateur à qui on a implanté une puce que la maîtresse des lieux active selon son bon vouloir omnipotent. Ce qui fait l’originalité du livre, c’est bien le point de vue de ce narrateur. Hélas, Gaëlle Obiégly en fait plus qu’une créature, une caricature d’individu hybride et pervers, entre les genres, les sexes et les états biologiques, concentré de toutes les interrogations contemporaines. On s’y perd un peu. Autre faiblesse, cette catastrophe imminente, annoncée dès les premières pages, générant un gros suspense, finalement révélé aux trois quarts du bouquin et qui laisse sur sa faim. Celles et ceux qui ont lu Barjavel, Asimov, K. Dick ou plus récemment Bilal (Bug) resteront sur leur faim. Il y a un autre thème sous-jacent, l’opposition nature-culture puisque ces cobayes ont été sélectionnés puis dressés à revenir à leur état primitif. À notre époque numérique, quelle est notre vraie nature ? Le sujet est effleuré. Ce roman est entre la dystopie ibaboutie et le thriller futuriste hésitant. Et puis, tant de répétitions, au point d’imaginer que l’auteur croit le lecteur idiot. Intéressant le fait qu’une écrivaine se soit mise dans la peau d’un homme homosexuel. Belle prouesse. La seule.

Bilan : 🔪🔪

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