La rivière pourquoi

La rivière pourquoi

« Les grands animaux » de Monsieur Toussaint Louverture est-elle la plus belle collection de chefs-d’œuvre en circulation ? À la lecture du cultissime « La rivière pourquoi », je réponds oui, avec enthousiasme. 
Les ouvrages de cette collection ont en commun d’interroger la Vie. « La rivière pourquoi » le fait au prisme de la pêche, un art qui conjugue patience et contemplation. Si mon grand-père ne m’avait pas initiée à la pêche au sandre sur les rives de la Loire, peut-être aurais-je été moins sensible au récit de David James Duncan. Il n’empêche. La traque du chinook géant ou de la truite facétieuse est le prétexte à une quête, plus grande encore.

Le long des méandres de la rivière Tamanawis dans l’Oregon, Gus se mesure à la nature, à sa mélancolie, pour y trouver confort et philosophie. Les pages 346 à 356 sont les plus réjouissantes que j’ai lues depuis longtemps.

La famille de Gus vaut elle aussi le détour, entre une mère (Ma) au caractère bien trempé (hilarante catharsis maternelle pages 82-90), un père surnommé H2O (Henning Hale-Orviston) dont la réputation de pêcheur à la mouche a remonté les rivières jusqu’aux océans et un petit frère, Billy Bob, dont les « nourêves » et les « anges-jardins » illuminent les pages 194 à 208. Sans oublier son grand amour, Eddy, la sauvageonne qu’il a surprise sur les berges de sa rivière favorite, ferrant la truite dans le plus simple appareil (merveilleuses pages 245-265).

L’histoire de Gus, ascète mais pas misanthrope, restera longtemps dans ma mémoire. J’y reviendrai volontiers dans quelques années, après avoir lu l’autre chef-d’œuvre de David James Duncan, « Les frères K ».

Bilan :🌹🌹🌹

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