Un frère

Un frère

Avant-propos :

1. La gravité d’un sujet ne doit pas prédisposer à l’indulgence ou pire, à la bienveillance, cet alibi de l’à-peu-près.

2. Parce que moi aussi j’ai été confrontée à la maladie mentale, il m’a été impossible de lire ce livre avec le recul nécessaire.

3. Je partage le questionnement de l’auteur sur la nécessité, ou non, de faire de son frère malade un sujet. Je n’y suis pas parvenue moi-même, de crainte d’être une charognarde.

Cela étant dit, David Thomas a réussi son pari : parler de la schizophrénie de son frère sans édulcorer ni racoler. Ses propos sont lucides, justes, émouvants, souvent brillants et je me suis souvent fait cette réflexion : on ne pouvait pas mieux l’exprimer ou l’expliquer (pages 10, 51, 69, 76, 86, 137). En voici un exemple : « Les hôpitaux psychiatriques ne sont pas des savanes surpeuplées d’animaux magnifiques, ils sont des enfers où errent des êtes liquidés de tout ce qui les rend libres ».

Le bémol, ce sont les chutes de ton et de style. David, vous n’avez pas besoin de ces suites de mots pour insister, souligner, préciser, marteler, accentuer, expliciter… Ni de mettre certains MOTS EN MAJUSCULE… ni d’abuser des anaphores (pages 82 et 117 par exemple). Votre prose est suffisamment maîtrisée pour que vous puissiez vous passer de ces artifices.

Appréciation : 🌹

Passagères de la nuit

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